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24 avril 2017

Schéma de la personne

Avant de continuer, il est important pour moi de vous partager ma conception de l'être humain car tous les textes suivants reposent sur cette perception.



Au premier niveau, je situe le mental, le moi, la tête siège de l'intelligence, de la volonté, de l'imagination et de la liberté, mais aussi des mécanismes de fuite, de protection et de tous les questionnements. En début de cheminement, ceux dont la dominante est cérébrale ressentiront le besoin de trouver certaines réponses à leurs questions surtout d'ordre existentiel afin de calmer leur mental, ce qui leur permettra éventuellement d'aborder le prochain niveau. (Voir le texte "Réflexion sur la pensée" ci-dessous)

Le deuxième niveau que je nomme la sensibilité située au niveau du plexus est le siège des émotions, des sensations, des sentiments. Un cheminement de croissance personnelle peut permettre par la conscientisation d'épurer la sensibilité en évacuant les sensations désagréables reliées au vécu et permettre d'accéder au niveau suivant. (Voir le texte: "Réflexion sur la conception, la naissance et l'enfance ci-dessous)

Le dernier niveau situé sous le nombril est celui de la conscience profonde, de l'Être, de l'âme, de l'esprit qui est le siège de l'identité individuelle, de la mission (ce pour quoi je fus créé), de la créativité et des liens, dont celui à Dieu pour ceux qui y croient. (Voir le texte ci-dessous Être et Père)


Le but de l'existence est, à mon avis, de passer d'un niveau de conscience à un autre en calmant le mental et en épurant la sensibilité afin d'accéder à l'Être, à la conscience profonde ce qui permet de vivre à partir du meilleur de soi pour une meilleure réalisation de notre potentiel humain et spirituel, de notre identité, de notre mission et en découvrant les liens qui nous permettront d'y arriver.

Je suis conscient que je simplifie beaucoup le processus mais les autres textes vous permettront de découvrir plus en détails les différentes étapes du cheminement.

Alors, bonne lecture et n'hésitez surtout pas à me faire parvenir vos réflexions, vos commentaires et vos questionnements.

Robert

23 avril 2017

Mon histoire humaine

Je nuis né en 1948 à Montréal d'un père alcoolique et d'une femme enfant (ou adolescente). Ma naissance fut difficile : cordon ombilical autour du cou, utilisation de forceps, tente d'oxygène. On considérait comme un exploit à l'époque d'avoir sauvé mère et enfant. Ma mère eut la vessie déchirée et dut être hospitalisée à plusieurs reprises pendant deux ans.

J'ai l'impression que le traumatisme de ma naissance m'a suivi toute ma vie. C'est comme si j'avais la sensation que ma mère m'avait résisté à ma naissance, que j'avais dû me battre jusqu'à l'épuisement pour naître pour finalement abdiquer, que j'avais perçu l'intervention des médecins avec les forceps comme une violation de mon intimité intra-utérine, que lors de mon isolement en tente d'oxygène mon corps criait pour le contact rassurant avec celui de ma mère.

D'ailleurs, une éruption d'eczéma fut peut-être mon moyen de réclamer qu'on touche à mon corps.

Dans ma vie d'adulte, j'ai toujours eu de la difficulté face à l'adversité. La sensation qu'on me résistait amenait une sensation d'épuisement et la sensation de vouloir disparaître. Les gens que je ne connaissais pas, les étrangers éveillaient souvent en moi une sensation de panique, comme si j'étais en danger. Juste la pensée d'aller parmi des étrangers faisait naître en moi une angoisse (phobie sociale). Comme adolescent et jeune adulte, j'ai l'impression d'avoir couru après le corps de ma mère dans ma relation aux femmes comme si la proximité du corps de la femme avait un effet calmant sur moi. Il y a toujours eu une dualité en moi comme si vie et mort se côtoyaient : désir de vivre, peur de vivre, désir de mourir, peur de mourir. Cette impression fut d'ailleurs renforcée par d'autres événements relatés ci-dessous. Bien entendu, je n'étais pas conscient de ces liens avec ma naissance lorsque je vivais les situations. Ces prises de conscience émergèrent longtemps après lors de sessions, d'ateliers de croissance personnelle.

J'ai passé les deux premières années de ma vie avec mes grands-parents maternels et avec un oncle et une tante. Lorsque finalement ma mère fut assez rétablie pour me prendre avec elle, nous avons eu beaucoup de difficultés à s'apprivoiser elle et moi. J'ai l'impression qu'elle a vécu difficilement le fait que je la rejetais comme mère. J'étais un étranger pour elle (et je le suis resté selon ses propres dires) et elle pour moi. C'est comme si toute notre vie, elle a joué à la mère avec moi et moi au fils parce que le lien mère-fils-mère était presque inexistant.

À l'âge de 5 ans, sans raison apparente sinon la tendance de l'époque, elle m'amène sans même me dire pourquoi chez le médecin pour l'ablation des amygdales. J'apprends sur place qu'on m'enlève les amygdales. Lors de l'anesthésie à l'éther, j'étouffe, je crois mourir. Au réveil, j'ai une rage au cœur face à ma mère. Il ne reste plus rien du peu de confiance que j'avais en elle.

Comme à ma naissance, encore une fois, je me sens une victime impuissante.

Adulte, cet événement combiné à celui de ma naissance m'amena à figer et/ou à suer abondamment à chaque fois que je devais aller à l'hôpital comme patient ou même comme visiteur. Heureusement que ces réactions disparurent assez rapidement avec mon cheminement, mais je me sentais toujours comme une victime impuissante lorsque je devais me présenter chez le médecin ou à l'hôpital même dernièrement lors de mon diagnostic de cancer.

La prochaine étape marquante fut la naissance de mon frère lorsque j'avais six ans. Ma mère me laissa savoir que dorénavant elle aurait moins de temps pour moi parce qu'elle devrait se concentrer davantage sur mon frère. C'est comme si elle m'avait dit qu'elle n'avait pas assez d'amour pour deux et que ça devait être lui ou moi. Du moins, c'est comme cela que je l'ai vécu dû probablement à la précarité de notre relation. Du coup, je me sentais de moins en moins important pour elle et c'est comme si je ne devais plus avoir de besoins. C'était à mon tour de vivre un rejet de sa part (ou du moins, je l'ai vécu comme tel). De plus, cet événement coïncida avec mon entrée à l'école primaire.

Suite à cet événement, je recherchais ma mère chez les autres femmes : j'avais un attachement exagéré (peut-être même une fixation) envers certaines de mes enseignantes qui grandissait selon l'importance qu'elles me donnaient. J'évitais les sports de compétition ne me croyant pas à la hauteur, mais surtout parce que je ne voulais pas recréer celle que je vivais à la maison avec mon frère. La relation à mon frère était tendue. Je devenais de plus en plus agressif envers lui (surtout qu'il était plus expressif que moi donc qu'il prenait plus de place) et face à ma mère. J'ai toujours mal vécu la compétition dans ma vie personnelle ou professionnelle. Je m'effaçais ou je faisais tout pour me faire valoir au détriment de l'autre. Lorsqu'une femme me prêtait attention, je devais l'aimer. Aimer pour moi était une déduction : j'aime parce qu'on m'aime.

Ah oui et mon père là-dedans? Je ne le voyais presque pas. Il avait plusieurs emplois pour nous faire vivre et lorsqu'il ne travaillait pas, il buvait. Mon père fut absent de ma vie jusqu'à mes 12 ans, moment où il arrêta de boire. Il décida alors de me prendre en mains ce qui me fit regretter le temps où il buvait : au moins, il n'était pas à la maison. De 12 à 16 ans, ce fut une relation de dominé dominant période durant laquelle je me sentais être un esclave à son service.

À mes 16 ans, mon père m'apprend qu'il pense que je suis homosexuel, qu'il en a parlé à d'autres et qu'ils sont d'accord avec lui. Pour moi, c'est l'incident qui fait déborder le vase. Il en résulte une confrontation très violente entre moi et lui que j'ai perdu. Alors,  c'est moi qui suis mort à l'intérieur. C'est comme si je me suis coupé de moi-même parce qu’être moi selon lui et d'autres était d'être homosexuel. C'est comme si mon intelligence a figé ne pouvant comprendre comment il était arrivé à cette conclusion. Je lui en voulais de m'avoir traité d'homosexuel, mais surtout pour en avoir parlé à d'autres. Certains pourront penser que je l'étais pour avoir réagi aussi fortement alors qu'il en est rien. Je ne pouvais tout simplement pas accepter que mon père ose toucher à mon identité alors que je ne savais pas encore complètement qui j'étais. L'homosexualité pour moi n'était qu'un concept auquel je n'avais jamais réfléchi, mais à l'époque semblait être une tare morale en contradiction avec mon identité profonde que je soupçonnais à peine. Bien entendu, aujourd'hui, je ne partage pas cette conception et une personne de mon entourage dont je suis très proche est homosexuel.

À partir de ce jour, ma relation aux autres changea du tout au tout. J'ai commencé à me voir à travers les yeux des autres. C'est comme si mon identité devenait ce qu'on pouvait penser de moi et non pas ce que je ressentais de moi. Je me suis mis à agir comme un acteur sur scène afin qu'on pense du bien de moi.

N'en pouvant plus, dans les mois qui ont suivi, ma vie a basculé. Je suis devenu un autre. J'ai abandonné mes études alors que je réussissais très bien, j'ai commencé à travailler et à boire constamment. J'ai aménagé avec une femme que je connaissais à peine et nous avons eu une fille qui fut longtemps la seule consolation de ma vie. J'ai mené une vie de débauche (drogues, alcool, femmes) jusqu'à l'âge de 25 ans sans cependant perdre mon emploi; j'aimerais en dire autant de ma dignité.

Alors, j'arrête de boire en joignant les Alcooliques Anonymes. J'y découvre un mode de vie spirituelle. Je me marie avec une femme charmante qui accepte sans hésitation d'élever ma fille comme sa propre fille. Mais plus le temps passe, plus je suis malheureux. Je suis habité d'un paquet de sensations plus complexes les unes que les autres. Certains éléments de mon vécu remontent à la surface. Je crois devenir fou. Je ne pourrai jamais tenir le coup. N'en pouvant plus, après deux ans d'abstinence, je laisse A.A. au risque de reboire et je joins un nouveau groupe de croissance personnelle nouvellement arrivé de France. Dès mon premier contact avec l'intervenante, je me sens en confiance et ce qu'elle me propose comme démarche me semble tout à fait ajusté, réaliste et intelligent. De plus, sachant mon grand besoin de gratuité, elle n'ose pas me parler de certains coûts et attendra deux ans avant de le faire.

Je cheminerai avec eux durant les 30 prochaines années de ma vie. Pas à pas, j'ai découvert que la personne que j'étais devenu par mon vécu, ma culture, n'était pas la personne que j'étais profondément. Graduellement, j'ai revécu les événements de mon enfance et j'ai appris à en évacuer les émotions enfouies dans ma sensibilité. Progressivement, je me suis senti de mieux en mieux. À l'ouvrage, de commis que j'étais en 1966, je devins directeur principal, et ce, beaucoup grâce à mon cheminement personnel plutôt qu'à une formation professionnelle. Parallèlement à mon cheminement humain, j'ai entrepris un cheminement spirituel (voir autre texte "Ma vie avec Dieu") qui a pris de plus en plus d'importance au point que je décidais à 51 ans de prendre ma retraite et de me consacrer à plein temps à mon cheminement ce qui m'amène en 2007.

Fin 2007 début 2008, je vis les plus beaux jours de ma vie. Je me sens bien en moi, mais je sens de plus en plus de malaises physiques au niveau de ma tête comme si mon bien-être intérieur ne pouvait s'étendre jusqu'à ma tête. C'est comme si tout mon mal s'était concentré dans cette région. J'avais réussi à évacuer la majeure partie des émotions reliées à mon vécu, mais il semblait rester quelque chose au niveau physique que je ne comprenais pas. C'est comme si le mal qui m'avait déjà tordu les entrailles me tordait aujourd'hui le crâne. C'est comme s'il y avait eu somatisation du mal en ma tête. Je sentais que si je voulais continuer à cheminer, à aller vers plus, humainement et spirituellement, je devais m'en libérer. Tous les moyens que je connaissais pour y arriver ne semblaient pas fonctionner et je ne voulais surtout pas consulter un médecin qui me prescrirait des médicaments pour en atténuer les symptômes sans s'occuper de la cause. Alors, j'en parlai à une amie (l'intervenante mentionnée plus haut) qui me dit qu'elle venait de lire le livre "Guérir…" de David Servan-Schreiber dans lequel il mentionnait une nouvelle méthode nommée EMDR à base de mouvements oculaires. Je n'y compris rien, mais par curiosité je me suis procuré le livre. Mon amie me demanda ce que j'en pensais et je lui répondis que la technique me semblât farfelue et que, d'ailleurs, cela dût coûter une fortune et n'était certainement pas disponible dans ma région, et que de toute façon je n'y croyais tout simplement pas.

La semaine suivante, une amie revenant d'un séjour au monastère de Saint-Benoît-du-Lac me partagea qu'elle avait rencontré un moine qui lui avait parlé d'une nouvelle technique qui pouvait aider les gens qui avaient vécu des traumatismes et me demanda si j'étais au courant. Je lui demandai avec un sourire en coin s'il s'agissait de mouvements oculaires et elle me répondit oui, tout étonné. Je lui réponds que j'en ai vaguement entendu parler, mais que je n'y crois pas, la méthode étant trop simpliste pour un problème aussi complexe.

Quelque temps après, je prends connaissance dans le journal local qu'un médecin formé en EMDR est arrivée à l'hôpital de la région. Là, je n'en crois pas mes yeux et je commence à croire que la vie est en train de m'envoyer des messages et que je suis mieux de commencer à écouter. Comme si cela ne suffisait pas, je rencontre une voisine qui est suivie pour dépression et me parle de son médecin qui lui fait faire des mouvements oculaires. Ah, bien là, c'en est trop. Je demande un rendez-vous à mon médecin de famille et insiste pour qu'il me recommande au médecin en question.

Je commence alors les rencontres avec le médecin en question et éventuellement EMDR proprement dit. Entre-temps, je devins aphone. Ayant eu des problèmes avec ma voix (dysphonie spasmodique) depuis 30 ans, je n'y prêtai guère attention croyant qu'il s'agissait de conséquences du EMDR.

Quatre mois plus tard, j'apprends que j'ai une lésion cancéreuse sur la corde vocale droite.

Le mot cancer me paralyse. Je reviens à la maison. Je me sens calme… non, pas calme… je me sens figé… il n'y a rien qui bouge en moi… je suis en état de choc. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Ce n'est pas juste. Je n'ai pas cheminé toute ma vie pour que cela s'arrête maintenant avec un maudit cancer.

Et si le cancer était la conséquence de la technique EMDR? D'ailleurs, les premiers symptômes n'étaient-ils pas apparus deux mois après la première consultation? Je cherchais un coupable, mais le grand coupable était mon vécu qui m'avait d'ailleurs amené à consulter. Le EMDR avait peut-être contribué à amener à un autre niveau de conscience le mal enfoui dans le corps et dans l'inconscient ce qui était d'ailleurs l'effet recherché afin de m'en libérer. Bien entendu, si j'avais pu choisir le "comment" j'aurais préféré que ce soit autrement, mais le plus important pour moi était que le mal sortait.

Je me sens démuni comme une victime impuissante qui subit son mal. Je prends conscience que je vis la situation comme à 5 ans lors de l'ablation de mes amygdales : comme une victime qu'on n'a même pas consultée pire qu'on n'a même pas avisée ni préparée avant d'arriver chez le médecin. Oui, c'est cela : je vis la situation présente comme l'enfant de 5 ans d'alors.

J'ai peur de souffrir, d'être mutilé, de perdre ma vie. Je prends conscience que je suis en train de vivre un deuil, le deuil de ma vie que je n'ai pas encore perdue, que je ne perdrai probablement pas, le taux de réussite étant de 95-98%. Je suis mon propre bourreau par les scénarios que j'imagine. Je me fais souffrir et mourir à répétition. Alors, pourquoi avoir peur de perdre quelque chose que je ne perdrai probablement pas tout de suite?

Heureusement, 4 jours après le diagnostic, j'ai une rencontre en EMDR qui réussit à me sortir de mon état de victime impuissante face à la maladie, au cancer, aux médecins, aux traitements pour ne plus jamais revenir jusqu'à ce jour. Il n'y a plus de drame. Je ne vis plus d'inquiétude. Ma respiration est plus dense, plus ample, plus intense, du nombril à la tête, sans coupure. Moins de pression crânienne, plus de vitalité. Je me prends en mains. Je révise mes habitudes de vie, mon alimentation. Je retrouve peu à peu l'adulte en moi.

De quoi est fait ce mal qui m'étrangle, me brûle la gorge?

C'est comme si le mal se frayait un chemin jusqu'à mon corps pour enfin s'exprimer et en sortir. Je dois habiter ce mal, l'accueillir, l'apprivoiser lui donner un nom et le dire. J'y suis. Enfant, je n'avais pas droit de parole. Non seulement je n'avais pas droit de parler, de m'affirmer, je n'avais pas le droit de m'amuser, de rire, de chanter, je n'avais pas le droit de vivre, d'être moi. On voulait que je ne prenne pas de place, que je sois comme un meuble, une commodité sans grands besoins.

Pourtant, j'ai souvent écrit sur ce mal, mais j'aurais eu besoin de le dire, de le crier à tue-tête, ce que je n'ai jamais fait. Tout le non-dit, tout le mal de la relation enfant-parents non dit par peur de la réaction, par peur de déplaire, par peur de blesser. Je suis étranglé par l'accumulation de mots non dits qui m'auraient soulagé. C'est ce cri de mort, ce cri de vie qui est coincé dans ma gorge, qui s'est frayé un chemin jusque dans ma gorge. Mon mal s'intensifie rien qu'à y penser.

Ce sont les mots non dits qui me brûlent la gorge. Je suis étranglé par l'accumulation des jurons, des obscénités qu'enfant j'aurais aimé avoir crié à tue-tête à mes parents pour me libérer de cette agressivité meurtrière qui m'habitait et qui s'est par la suite retournée contre moi pour me tuer à petit feu jusqu'à devenir cancer aujourd'hui. Ma vie gagnera, je le sais, je le sens, j'en suis convaincu.

Je ressens le combat entre la Vie et la mort dans mon corps. La vie est là. Je m'identifie à elle plutôt qu'à la maladie. Je ne suis pas la maladie, je ne suis pas le cancer, je ne suis pas juste un cancéreux. Je suis un être humain avec une bosse de 1cm dans la gorge qu'on dit cancéreuse.

Et si ce n'était qu'une répétition pour l'inévitable que j'aurai un jour à affronter de toute façon comme tout le monde? La situation devient moins dramatique. Je commence à voir la situation comme une grâce, oui une grâce qui me permet de faire un bout de chemin intérieurement en plusieurs étapes plutôt qu'en une seule face à la mort. Apprivoiser la mort pour vivre plus, pour apprécier la vie.

Les premières semaines de la radiothérapie se déroulent super bien, mais les dernières sont pénibles à vivre : brûlures, difficulté à avaler, difficulté à manger, à parler, sécrétion abondante, toux. Bizarrement plus que mon corps s'affaiblit sous les effets du traitement, plus je sens ma Vie intérieure prendre de l'ampleur. C'est comme si la vie au plus profond de moi veut participer à ma guérison et cherche à occuper tout mon espace intérieur. C'est comme si mon corps n'est pas assez grand pour tout contenir.

De retour à la maison, graduellement, je prends du mieux. Je connais une période de repos intérieur, je dirais même de satisfaction. Oui, je commence à être satisfait de mon cheminement, du travail accompli, de ma façon de vivre la maladie. La maladie aurait pu me changer pour le pire et pourtant je crois qu'elle m'a changé pour le mieux. Depuis ma maladie, c'est comme s'il y avait un avant et un après. Maintenant, j'ai peur de ne pas vivre assez vieux pour tout vivre ce que j'ai à vivre. J'ai une urgence à vivre. Je me sens de plus en plus responsable de mon temps soit de privilégier l'essentiel. Je me sens de plus en plus vivant. C'est comme si finalement mort et vie, humanité et spiritualité ne sont plus une dualité, ne sont plus en rapport de force, mais forment maintenant un couple harmonieux et uni. Un et l'autre marchent main dans la main vers une destination commune soit vers une plus grande humanisation pour une plus grande unification de toute ma personne.

J'avouerai que j'ai grand mal à départager les bienfaits du EMDR versus les bienfaits du cheminement humain vécus parallèlement et simultanément aux traitements.

J'ai l'impression qu'en début 2008 suite à 35 ans de cheminement humain et spirituel, j'avais atteint un niveau acceptable de bien-être et d'harmonie en ma personne. J'avais pu évacuer la plupart des émotions dérangeantes reliées à mon vécu, mais restaient une somatisation, une cristallisation au niveau du corps, de la tête dont je ne parvenais pas à me libérer. J'ai comme l'impression que les nombreux traumatismes de mon enfance se sont cristallisés strate par strate dans mon inconscient et ensuite se sont somatisés au niveau de la tête physique, mais aussi de la tête cérébrale (cerveau). (N'ayant aucune formation médicale, mon choix des mots est peut-être le mauvais).

Mais, désirant non seulement une harmonie entre mes instances, mais aussi une unité dans ma personne, j'ai fait appel à l'EMDR.

Si les seuls bénéfices du EMDR avaient été de mieux vivre mon cancer c'est-à-dire de le vivre en adulte plutôt qu'en enfant cela aurait été déjà beaucoup. En plus de cela, j'ai l'impression que le EMDR a largement contribué à déstratifier, à décristalliser strate par strate les résidus de mon vécu en mon inconscient et en mon corps d’où une sensation d'unité de plus en plus grande dans toute ma personne ce qui indiqua d'ailleurs le moment de mettre fin à la thérapie.

Étrangement, même si j'ai toujours souvenance des événements traumatiques de mon enfance, les détails sont plus flous comme si moins présents à mon champ de conscience.

Pour prendre une image orientale, j'ai l'impression que l'EMDR a contribué à une meilleure circulation de l'énergie vitale sur la kundalini (serpent de vie prenant sa source à la base de la colonne vertébrale jusqu'au dessus de la tête) en débloquant les trois chakras du haut : gorge, troisième œil et couronne.

J'avouerai cependant que je ne comprends pas encore comment s'opèrent les changements dans la personne suite à une séance de EMDR. Peu importe, ce sont les résultats qui comptent n'est-ce pas?

Est-ce que le EMDR a tout réglé? Non, il mes reste encore des tensions, des pressions et des engourdissements au niveau du crâne, mais beaucoup moins prononcés qu'avant. J'ai également tous les jours des moments de vertige me rappelant ceux vécus lors des séances de EMDR.

Dans l'ensemble, après un an de thérapie, je suis extrêmement satisfait des résultats. Un an, c'est bien peu pour régler (ou du moins pour amenuiser) les symptômes de chocs post-traumatiques vécus pendant près de 50 ans.

Est-ce que les résultats seront durables? Seul le temps pourra le dire.

  Robert

22 avril 2017

La pensée


J'en suis venu à la conclusion qu'il y a deux centres autonomes de la pensée chez l'être humain:
la pensée cérébrale que je nomme également la pensée horizontale et
la pensée profonde provenant de l'Être que je nomme la pensée verticale.

La pensée cérébrale me semble être le fruit de mon vécu, de mon éducation, de ma culture, de mon environnement et semble aboutir à plusieurs mécanismes de pensées plus ou moins ajustés: pensées négatives et/ou positives, inquiétudes, fabulations, obsessions, fixations, etc.

Dans sa forme la plus harmonieuse et la plus ajustée, le rôle de la pensée cérébrale est, je crois, de servir l'Être ou être au service du Tout.

C'est le "je pense donc je suis" de Descartes.

La pensée profonde est, pour moi, celle que je ne pense pas, la pensée qui n'est pas pensée, mais celle que je cueille en moi.
Celle qui vient d'un au-delà de moi. C'est comme si je cueillais la pensée de l'Être en moi. C'est le lieu de l'Esprit, le lieu de ce qui m'est donné, le lieu non de la compréhension, mais des prises de conscience et de la créativité. C'est seulement lorsque la pensée cérébrale se tait, lorsque je fais silence en moi, en ma tête que je peux y accéder.

C'est le lieu du: je ne pense pas, je ne pense plus donc je suis.... à l'état pur.


Robert

Conception, naissance et enfance

Dès les premiers instants de la vie, que dis-je... dès la conception, l’enfant enregistre une multitude de sensations en son corps, en sa sensibilité qui sera déterminante dans sa façon de se vivre avec lui-même et avec les autres.

Il perçoit le monde extérieur par son corps et enregistre tout en son système nerveux. Le système nerveux est comme le système électrique du corps. J'ai comme l'impression qu'il prend sa source au niveau du plexus, sillonne tout le corps et se termine au cerveau (ou vice-versa). Il transmet toutes les sensations éveillées par l'environnement. C'est comme si son rôle est d'identifier ce qui est bon pour l'épanouissement de la personne, mais aussi les dangers afin de les éviter.

L'enfant qui a une enfance heureuse fera des associations saines entre ce qui est constructif pour lui et ce qui ne l'est pas alors que l'enfant qui a une enfance malheureuse fera des associations malsaines entre ce qui est dangereux et ce qui ne l'est pas pour lui (confusion entre ce qui est constructif et ce qui ne l'est pas).

Comment défaire ces associations? En prenant conscience des fausses associations et en rétablissant des associations saines.

Comment rétablir la libre circulation de l'énergie? En épurant les sensations de la sensibilité (enfance, milieu familial, etc.) afin que le système nerveux s'ancre davantage au niveau de l'Être et en véhicule les sensations rétablissant ainsi une circulation libre et saine de l'énergie vitale.
La guérison est en fait la libre circulation de cette énergie.

L’enfant qui est conscient d’être le fruit d’un amour véritable entre son père et sa mère aura une image beaucoup plus saine et ajustée de lui-même que l’enfant qui a l’impression d’avoir été conçu dans la sexualité où l’amour était plus ou moins existant. Il pourrait traîner une sensation de malaise, de honte en lui-même qu’il ne pourra s’expliquer toute sa vie durant s'il ne prend pas conscience des sensations qui l’habitent face à sa conception. L’enfant qui n’a pas été désiré pourrait garder une impression de déranger, une culpabilité de vivre alors que celui qui a la conviction d’avoir été voulu aura un goût, une facilité à mordre dans la vie.

Les mois précédant la naissance sont également cruciaux pour l’enfant tant sur le plan physique qu’affectif. Le fœtus non seulement perçoit l’ambiance utérine comme un endroit sécuritaire ou non, mais commence déjà à ressentir s'il est aimé et si l’extérieur est un endroit chaud et accueillant où il sera bon naître et vivre.

Il y va de soi que la naissance est un moment traumatisant pour l’enfant qui l'est d’autant plus, si cela en est un pour la mère. La peur disproportionnée de la mère face à l’accouchement surtout d’un premier enfant peut entraîner des mouvements involontaires de fermeture en son corps qui peuvent non seulement causer des complications lors de l’accouchement, mais qui peuvent également être perçus par l’enfant comme une résistance à sa vie. Si les résistances sont trop fortes, l’enfant peut abdiquer et refuser de naître. Si on l’extirpe de force, l’enfant pourra avoir l’impression toute sa vie qu’il est forçant de vivre et percevoir la présence des autres comme une intrusion, une atteinte à sa liberté. Par contre, l’enfant qui bénéficie d’une naissance douce aura déjà une plus grande prédisposition à la joie de vivre.

Dans les premiers jours et les premiers mois suivant la naissance, l’enfant qui ne bénéficie pas d’une proximité, d’une complicité avec le corps de sa mère et de son père pourra plus tard être à la recherche constante d’un contact épidermique et génital par le biais d’une sexualité compensatoire.

Combien d’hommes tentent de compenser l’absence d’une proximité avec le corps de leur mère en recréant une fausse intimité virtuelle et non menaçante avec le corps de la femme en s’adonnant à la pornographie ou à toute autre forme de perversion sexuelle.

Un chercheur arrivait à la conclusion que l’on pourrait régler tous les problèmes de délinquance juvénile en une génération si on pouvait offrir à toutes les femmes enceintes de porter leurs enfants dès les premiers mois dans un environnement harmonieux, sans stress et sans préoccupation et la possibilité d’accoucher en douceur ainsi que de permettre aux poupons durant les premiers mois de vie de bénéficier d’un climat d’intimité privilégié avec les parents. C’est peut-être utopique, j’en conviens, comme approche, mais cela démontre tout de même toute l’importance non seulement de la relation parents-enfant, mais également l’importance de l’ambiance, du climat entourant la naissance d’un enfant.

Dans la petite enfance, les événements de la vie familiale ont un impact sur l’enfant comme un déménagement, la naissance de cadets, le début de l’école, les services de garde, la relation avec les frères et sœurs aînés. Tous ces événements peuvent être bien ou mal perçus selon le degré de préparation dont l’enfant a fait l’objet. Ils peuvent être vécus comme du rejet ou de l’abandon si mal expliqués.

Les événements de l’enfance et de l’adolescence ont aussi un impact, mais un impact proportionnel au degré de rappel, de renforcement d’une sensation vécue lors de la petite enfance ou avant. Exemple : un enfant de dix ans ou un adolescent pourra se remettre mieux d’une sensation de rejet si elle est vécue pour la première fois que si elle est le rappel d’une sensation maintes fois vécues. À ce moment, on ne parle plus de sensation de rejet, mais bien d’un climat, d'un état de rejet qui est vécu par l’enfant tout au long de son développement.

Il n’y pas que les situations, les actions, les gestes qui marquent l’enfant, mais aussi les regards, les attitudes, le degré d’écoute et de présence, etc. Il y a aussi la relation des membres de la famille entre eux. Une relation conflictuelle entre le père et la mère peut devenir pour l’enfant une façon de se vivre avec son entourage ou même la façon de se vivre en lui-même : le mental (père) écrase, domine, étouffe les émotions, les sensations de la sensibilité (mère), l’être (l’enfant originel) est ignoré, négligé, abandonné à lui-même pendant que le corps cherche les compensations et que les autres nous sollicitent de toutes parts. C’est l’anarchie intérieure.

Il est important de souligner qu'en aucun temps les traumatismes vécus par l'enfant ne sont irrémédiables. Les parents qui prennent conscience que l'enfant a mal vécu une situation peuvent en tout temps y remédier en offrant à l'enfant de manière ajustée ce dont l'enfant aurait eu besoin.

Même rendue à l'âge adulte, une personne peut se libérer de son vécu douloureux en entreprenant une démarche de cheminement personnel. Des ateliers à cet effet lui permettront de conscientiser les événements de son enfance difficile, de se libérer des sensations enfouies dans sa personne qui peuvent impacter négativement sa vie et de "libérer le trésor" (air connu), libérer l'enfant originel.

Pour ceux qui ont connu une enfance relativement heureuse, le but est aussi de prendre conscience des sensations qui les habitent face à ce vécu afin de prendre possession consciemment de leur trésor et de solidifier leur être dans une harmonisation consciente de toute la personne.

Mon expérience personnelle me permet de conclure que si le cheminement personnel peut nous sembler souvent long, ardu et pénible, c'est parce que l'être humain tente de se guérir lui-même un peu comme si un manchot tentait de faire repousser son membre manquant. Celui qui ne vit que son humanité ne vit qu'à moitié. Pour accéder à la guérison, à la croissance et au bonheur tant désirés, l'être humain doit cesser de se scinder en deux: vivre séparément humanité et spiritualité ou encore pire, n'en vivre qu'un. Cheminer, guérir et grandir sans Dieu c'est tourner en rond.

C'est pourquoi il est fortement recommandé à ceux et celles qui veulent entreprendre cette démarche et qui ont la foi, de suivre avant ou aussitôt après un atelier sur la relation à Dieu. Pourquoi? Parce que la vraie guérison et la vraie croissance ne peuvent se faire que dans la confiance et l'abandon en toute humilité de son humanité blessée et souffrante dans les mains de Dieu, non pas du dieu de nos croyances, mais du Dieu avec lequel nous avons préalablement établi une relation affective personnelle. Il est également recommandé d'avoir dans son entourage un homme et une femme ayant eux-mêmes fait le parcours et ayant intégré leur humanité et leur spiritualité afin de nous accueillir dans ce que nous vivons.

Rendu à cette étape, laissons Dieu agir. Je crois personnellement que Dieu peut et veut nous guérir. Le piège est de penser que si cela ne se fait pas de façon instantanée, c'est qu'Il n'agit pas.

Bonne route à chacun.

Robert


Lectures suggérées:

- La vie secrète de l'enfant avant sa naissance de Dr. Thomas Verny
- Vivre la guérison intérieure de Barbara Leahy Shlemon

20 avril 2017

L'intériorité

L'intériorité est ce qui m'habite, à ne pas confondre avec ce que je pense. C'est le monde des sensations fines ou fortes, agréables ou désagréables par lesquelles mon monde intérieur s'exprime. C'est le pont entre mon humanité et ma spiritualité. Plusieurs des sensations enfouies sont les conséquences d'un passé, d'un vécu refoulé, plus ou moins conscientisé. D'autres sont l'expression du tréfonds de moi, de mon être, de mon identité profonde, du lieu de l'enfant originel, de ses richesses, de ses limites, le lieu de mes liens aux personnes importantes pour moi, de mon lien à Dieu, le lieu de la mission, de la vocation, du "ce à quoi je suis appelé" ou "du pourquoi j'ai été créé", différent et unique pour chacun.

Qu'est-ce qu’une sensation?
Une sensation est ce que je ressens en ma sensibilité, en mon corps et/ou à l'intime de moi, d'agréable ou de désagréable, peu importe son intensité, fine ou forte.
C'est la façon à mon intériorité de communiquer à mon conscient ce qui l'habite, son état d'être.
La sensation est la porte d'entrée par laquelle je m'approche de moi en profondeur.
En me laissant habiter par elle, en lui laissant prendre toute la place, elle s'épure et peut me dévoiler du neuf sur mon vécu, sur qui je suis, sur mes aspirations profondes, sur mon agir essentiel.
Lorsque la sensation s'est épurée, le vrai travail commence, celui de l'écoute du silence en soi et de ce qu'il cache.
Comment y accéder?
Il suffit de le désirer, de le vouloir, de faire preuve d'ouverture et d'humilité et par un effort conscient de la volonté, de s'y rendre, de descendre en soi comme dans un puits pour y trouver la source d'Eau vive. Je peux rencontrer des résistances de ma tête, de mon corps, de ma sensibilité. L'aide d'une personne habituée à l'intériorité peut nous être très précieuse.
Il est fortement recommandé de noter par écrit les différentes sensations qui nous habitent, d'en choisir une, de se laisser guider par elle et de cueillir par écrit ce qui monte en soi. Lorsque la sensation s'est vidée du contenu, prendre note du neuf que nous avons appris sur soi.
Comment favoriser l'intériorité?
- Rencontrer des personnes qui éveillent la vie en soi dans une rencontre d'être à être et non au niveau des idées.
- Lire des ouvrages spirituels ou autres qui nourrissent notre vie. Souvent lorsque je lis ces livres, je me sens descendre en moi malgré moi. Ce ne sont pas des livres de connaissances, mais d'expériences.
- M'accorder des temps d'être, des temps de solitude habitée où je vais à la rencontre de moi-même. Un temps de relaxation où je descends en moi pour m'accueillir, pour m'écouter.
- Écouter et agir à partir de ma conscience profonde.
- Vivre le moment présent, ici et maintenant.

Bonne lecture de soi

Robert

P.-S. Je vous encourage à consulter également le texte "Qu'est-ce que le cheminement" ci-dessous.

19 avril 2017

Le cheminement


Qu'est-ce que le cheminement?
Cheminer c’est aller à la découverte de soi pour se rapprocher de Dieu en soi et donner un sens à sa vie.
Pourquoi cheminer?
Il est rare que les gens commencent à cheminer par vertu. Souvent, on entreprend ce voyage par obligation se sentant las de souffrir, de tourner en rond. On veut trouver un sens à notre souffrance, à notre vie. Les questions existentielles nous tenaillent. Cela peut arriver à tout âge surtout par tranche de vingt ans : à la vingtaine, au début de notre vie adulte; à la quarantaine, l’âge des remises en question et à la soixantaine, en fin de vie devant l’inévitable.

Même si au début du cheminement notre motivation peut-être très humaine comme arrêter de souffrir, il ne faut pas oublier que le but ultime n'est pas de guérir ou de devenir parfait, mais bien de conscientiser ce qui fait obstacle à Dieu en soi afin de s'en rapprocher et de se laisser tracter par lui, et ce, sans retourner en arrière.

Le but ultime du cheminement est d'arriver à se sentir aimé de Dieu peu importe notre condition, nos limites, nos faiblesses, nos infirmités, et de L'aimer en retour. Le reste nous sera donné par surcroît.

Les moyens
Ceux qui ne choisissent pas consciemment de cheminer y sont souvent contraints par la vie elle-même. Plusieurs personnes font des dépressions, des burn-out qui ne sont souvent que l'effondrement du faux dans leur vie, l'affaissement de l'image et du paraître. Ils ont une chance inouïe de se rebâtir à partir de ce qu'ils sont au plus profond d'eux-mêmes et plusieurs réussissent. Par contre, plusieurs qui manquent de confiance ou qui ne se connaissent pas du tout référeront à des professionnels de la santé qui, malgré leur bonne intention, ne réussiront qu'à rebâtir la personne sur du sable mouvant en omettant la pierre angulaire, l'Être, soit par ignorance ou tout simplement parce qu'ils n'y croient tout simplement pas.

Je ne suis absolument pas contre les médecins, mais avant d'en choisir un, assurons-nous que nous faisons un choix éclairé en prenant toutes les références nécessaires et si possible en vérifiant s'il croit en quelqu'un d'autre que lui-même.

Heureusement, depuis quelque temps, plusieurs professionnels de la santé se remettent en question et acceptent de s'ouvrir sur d'autres réalités réalisant de plus en plus qu'il y a convergence entre Être et corps, spirituel et psychologie. J'ose espérer qu'un jour certains médecins auront une vision plus globale de l'être humain et n'omettront plus la notion d'esprit, d'Être dans la guérison.

Il y a différentes façons pour cheminer. Les livres sont souvent le moyen le plus populaire, le moins cher, le plus facile, mais peut-être le moins efficace. Ils servent souvent à apaiser notre mental en donnant des réponses à nos questions et, quelquefois, en nous ouvrant une porte sur un inconnu en soi ou sur une nouvelle façon de se vivre. Mais avant de trouver une nouvelle façon, il faut comprendre, guérir et défaire l'ancienne d'où la nécessité d'un guide, d'une personne-ressource.

Il existe plusieurs moyens de cheminer avec un accompagnement. Il y a les approches traditionnelles : psychologue, psychanalyste, thérapies diverses, etc., et d'autres approches moins traditionnelles comme des ateliers de croissance personnelle, de connaissance ou d'estime de soi, d'approche de soi en douceur, etc.

Peu importe ce par quoi vous vous sentez attiré, il faut se méfier de ceux qui promettent mer et monde en peu de temps et à des coûts élevés. Ils ont souvent beaucoup plus leurs propres intérêts à cœur plutôt que le vôtre.

Vous devez aussi garder à l'esprit que toute approche quelle qu'elle soit a ses propres limites ou celles de l'animateur, celles du guide. Personne ne peut vous amener plus loin que le chemin qu'elle a parcouru elle-même. Il ne faut surtout pas hésiter à changer de guide quand vous sentez que vous tournez en rond. Aussi, ne pas hésiter à changer de groupe ou de moyen lorsque tout devient trop facile, car le danger est celui de la stagnation.

(voir le texte "Cheminement humain")

18 avril 2017

Cheminement humain

En début de cheminement, il est primordial d'identifier ce qui nous fait mal aujourd'hui et d’où cela vient. On commence à faire le chemin à rebours, d'aujourd'hui à la conception (si nécessaire), l'origine du mal de vivre prenant souvent sa source pour la plupart entre moins neuf mois et l'âge de six ans. (voir le texte ci-dessus "Conception, naissance et enfance.").

Avant de découvrir qui on est profondément, on doit identifier qui on est devenu en nommant ce qui nous habite et d’où cela provient.

Dans un premier temps, il s'avère utile d'entrer en contact avec son monde intérieur, avec son intériorité (voir texte ci-dessus sur l'intériorité) et de prendre conscience de ce qui bouge en nous : les sensations. Au début, souvent, nous y découvrirons des sensations fortes négatives qui peuvent nous instruire sur notre vécu humain. En nous en approchant et en laissant vivre ces sensations, elles nous livreront leur contenu et, souvent, nous permettront de remonter aux évènements de notre vécu à l'origine de ces sensations. En conscientisant les sensations fortes négatives, elles s'estomperont peu à peu et, progressivement, nous découvrirons des sensations fines positives qui peuvent encore une fois nous instruire sur notre vécu humain ou sur notre vécu spirituel.

Cette étape est plus ou moins longue selon le type d'enfance vécue. Suit après une étape qui peut sembler être un bien-être, mais qui en fait n'est qu'une absence de souffrance, une étape de non-souffrance. Notre tête et notre sensibilité sont au repos. Après quelque temps, ce qui nous semblait un bien-être disparaît et un certain vide apparaît, une certaine vacuité qui peut même nous faire regretter la souffrance passée. C'est un tournant pour plusieurs.

 
Certains (pour ne pas dire la plupart) effrayés par le vide se réfugieront dans leur tête, la sensation de vide leur étant insupportable alors qu'elle n'est la sensation de l'espace entre notre sensibilité apaisée et notre Être. Si, au contraire, nous persistons à scruter ce vide, nous commencerons à y découvrir des sensations fines positives (douceur, tendresse, paix, amour, compassion, etc.) émanant de l'Être. Nous y découvrirons de quoi nous sommes faits et de quoi nous sommes porteurs (notre identité profonde), les liens qui nous habitent, notre créativité et notre mission (ce pour quoi j'ai été créé). Plusieurs ayant trouvé une certaine harmonie (et non l'unité originelle) se croiront arrivés au but et pourront vivre le reste de leur existence appuyée sur cette réalité qu'est leur Être ignorant qu'il a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Il faut aussi éviter le piège que les moyens que nous prenons ou que le monde des sensations ou que même l'Être deviennent des absolus en soi. L'Être n'est pas la destination finale. Il est le passage vers l'absolu en soi, Dieu, qui est le but de notre périple intérieur.

(« ...afin que les vivants n'aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux » - 2Co 5,15,
« Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi » - Ga 2,20).


Ici, se termine le cheminement humain et commence le cheminement spirituel. Il est clair que les deux peuvent être vécus simultanément par les croyants comme un moteur à deux pistons : tantôt une étape de guérison humaine, tantôt une étape de croissance spirituelle.

Je suis conscient que j'ai passé très vite sur la phase du cheminement humain, mais il y a quantité d'ouvrages sur le sujet en librairie dans les rayons psychologie, mieux-être, art de vivre, etc. Aussi, à compter de maintenant, nous aborderons le cheminement spirituel proprement dit.

17 avril 2017

Mon histoire avec Dieu



Il y a plusieurs années, je commençais mes partages en disant que mon nom était Robert B. et que j'étais un alcoolique. Avec le temps, j'ai découvert qu'avant d'être un alcoolique, j'étais un être humain qui avait une déficience qui s'appelle l'alcoolisme, mais que j'étais aussi avant tout un enfant de Dieu créé à son image et à sa ressemblance qui est, malheureusement, devenu par la suite pécheur suite au péché originel.

Mais, commençons par le début. Enfant, j'étais un enfant pieux qui allait à la messe tous les dimanches, qui faisait partie des Croisés, qui allait à la messe tous les matins durant le carême et qui servait aussi la messe. Mais à 12 ans, tout bascula. Lors de ma première expérience sexuelle, j'ai senti que j'avais perdu quelque chose, ce quelque chose qu'on appelait à l'époque "l'état de grâce ". C'est comme si je sentais que les expériences sexuelles (à ne pas confondre avec la sexualité dans l'amour) n'étaient pas compatibles avec la spiritualité et que je devais faire un choix. Alors, la chair étant faible comme on dit, j'ai décidé d'oublier Dieu et j'ai choisi la sexualité. Pour moi, ça devait être un ou l'autre, les deux ne pouvaient cohabiter.

Cette éclipse dans ma vie spirituelle a duré jusqu'à l'âge de 25 ans. À 16 ans, une confrontation violente entre mon père et moi est venue changer ma vie du tout au tout. Du jour au lendemain, je suis devenu une autre personne. J'ai laissé les études, je me suis mis à boire, à jurer, à sortir, à prendre à l'occasion médicaments et drogues. Malgré cette vie toute croche, je gardais la foi. J'avais toujours un certain malaise quand on dénigrait la religion ou qu'on s'attaquait à Dieu. Finalement, à 25 ans, j'en pouvais plus et j'ai décidé d'arrêter de boire.

À ce moment-là, j'ai joint le mouvement des Alcooliques Anonymes et j'y ai découvert un mode de vie spirituelle. Un soir, j'ai demandé à Dieu, s'Il existait, de me le laisser savoir et j'ai, tout de suite, senti sa présence me traverser. Je ne pouvais plus douter, car j'avais fait l'expérience de Dieu. Ce n'était plus une question de croyance, mais une évidence. Dieu existait, j'en avais fait l'expérience. Et, quelques mois plus tard, tout m'a lâché sans que je comprenne pourquoi à l'époque. Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai compris que l'alcoolique repenti que j'étais au début était humble et que l'humilité est la première attitude requise pour approcher Dieu alors que l'alcoolique réhabilité que j'étais devenu avait oublié d’où il venait et était devenu un orgueilleux.

Alors, a commencé pour moi une longue période de recherche. En orgueilleux, j'ai tenté de m'approcher de Dieu par la connaissance en tentant de le comprendre pour mieux le saisir au travers de l'ésotérisme, de la métaphysique et des religions orientales. Après dix ans, j'ai abdiqué. J'avais la tête bien remplie, mais il n'avait pas grand-chose de changer dans ma vie.

Pendant une quinzaine d'années, je me suis consacré à mon travail et à "chercher la femme ", mais le goût de Dieu m'habitait toujours jusqu'au jour quand ne pouvant plus concilier en moi la vie que je faisais avec ce goût de Dieu, j'ai décidé de tout lâcher : le travail en premier et la vie de couple en deuxième. Je vous épargne le récit de tous mes déboires qui m'ont amené à prendre cette décision radicale, suffisant de dire que lorsque je regardais ma vie passée sur le plan personnel, elle n'était faite que d'échecs, que de ruptures, ma fille étant ma seule consolation et lorsque je regardais en avant, la mort me regardait droit dans les yeux comme étant l'inévitable qui m'attendait.

Alors, le 28 décembre 2002, à 54 ans, je me retrouve fin seul dans un chalet de bois rond dans une pourvoirie dans le Nord du Québec avec seulement ma voiture, mes vêtements, mon ordinateur et quelques effets personnels. C'est tout ce qui me restait de ma vie en plus de mes souvenirs et pourtant, j'étais l'homme le plus heureux au monde. C'est comme si toute ma vie passée, présente et future convergeait en cet instant précis ici et maintenant. J'assistais à la mort de ma petite vie et, en même temps, je sentais au tréfonds de moi qu'il y avait aussi la Vie, ma Vie, celle que je n'avais pas encore vécue, celle que je portais et qui ne demandait pas mieux que de s'exprimer en toute vérité et en toute liberté. Et, c'est à ce moment que j'ai fait ma deuxième rencontre avec Dieu, en la personne de Jésus-Christ. Enfin, je n'étais plus seul et je le sentais à l'intime de moi.

Ce fut une rencontre très émouvante, une rencontre d'Amour, un cœur à cœur.

Après deux ans à la pourvoirie, l'Esprit me chuchotait d'acheter une maison dans la région et, en mai 2004, je m'installais dans un petit village sans trop savoir ce que je venais y foutre surtout que je n'y connaissais personne. Aujourd'hui, je ne me pose même plus la question. J'y ai découvert des gens simples, naturels, charitables, accueillants, qui vivaient la même chose que moi ou qui voulaient vivre la même chose. J'ai rapidement développé un sentiment d'appartenance ici que je n'aie jamais connu dans ma famille, dans mon travail ou dans la grande ville et j'en suis très reconnaissant.

Aujourd'hui, de quoi est faite mon histoire avec Dieu?

Mon histoire avec Dieu est avant tout une histoire d'Amour, entre Lui et moi et, moi et Lui. Mon besoin de relation avec Dieu était, est intimement lié à mon besoin d'aimer et d'être aimé en toute vérité, en toute liberté, en toute proximité sans les fluctuations des relations humaines. Oui, j'aime Dieu.

Est-ce que j'aime Dieu gratuitement? Non, j'aime Dieu parce qu'il m'a aimé le premier. Aujourd'hui, le visage de Dieu pour moi est un visage d'Amour. C'est ce visage d'Amour, ce regard d'Amour que j'ai cherché chez les autres, allant d'une relation à l'autre, d'une déception à l'autre, cherchant à être aimé comme Dieu seul peut m'aimer.

J'ai senti toute ma vie que la relation à Dieu était l'essentiel de la vie, de ma vie, mais j'étais incapable d'y adhérer pleinement dû à mon vécu humain : peur de me livrer, peur d'être abandonné, peur d'être rejeté, les besoins du corps et de la sensibilité qui crient plus forts que les besoins de l'être.

À chaque étape difficile de ma vie qui me rendait un peu plus humble, je me rapprochais de Dieu. Lorsque je prenais du mieux, je m'éloignais à nouveau inconscient que je me coupais de ma source, de mon bonheur, de l'Amour véritable. Aujourd'hui, je suis convaincu qu'il est impossible que ma vie ait un sens sans Dieu. Oui, ma relation à Dieu est une histoire d'Amour et, lorsqu'il y a fluctuation, c'est dû à mes infidélités, à mes trahisons, mais surtout à cause de mon vécu humain qui a déformé, défiguré le visage de Dieu.

Comment retrouver le vrai visage de Dieu sinon en me réconciliant avec mon vécu humain et en m'approchant de Jésus-Christ, mon frère, mon guide, mon maître, mon Rabbouni, le visage de Dieu incarné.

Quelle place a Dieu dans ma vie aujourd'hui? Il a la place que je veux bien lui donner. Il ne s'impose pas, il respecte ma liberté. A-t-il la première place dans mon cœur? C'est dans la mesure qu'il a la première place que je suis heureux. Le vrai visage de Dieu veut s'incarner, veut prendre forme en moi. Quand Dieu n'a pas la première place dans ma vie, tout le reste est dans le mauvais ordre.

Ai-je les attitudes, le regard de Jésus, modèle par excellence? C'est seulement dans la mesure que j'accueille l'Amour de Dieu pour moi que je peux m'aimer et aimer les autres.Malgré tout cela, oui, je vis encore des moments d'incertitude, des moments de doute et de déception sur moi et les autres, mais la grande différence est que je ne m'écrase plus comme avant, car je ne suis plus seul. Heureusement, car j'ai vécu certains moments difficiles à l'automne 2008 qui m'auraient complètement anéanti il y a quelques années à peine.

Maladie et spiritualité
Le 11 septembre 2008, j'apprends qu'on a découvert une excroissance dans ma gorge et qu'il est urgent de procéder à une biopsie.

La journée du 12 septembre 2008 se passe bien, la nuit a été plutôt difficile. J'ai eu beaucoup de difficulté à dormir tantôt à cause d'un surplus d'énergie vitale, tantôt fin seul faisant face à cette nouvelle réalité qui semble envahir tout mon champ de conscience.

Le 21 octobre, on m'apprend que j'ai une lésion cancéreuse à la corde vocale droite à un stade très peu avancé ne nécessitant aucune chirurgie, mais une radiothérapie. Taux de réussite : 95%-98%.

Le mot cancer me paralyse. Je reviens à la maison. Je me sens calme… non, pas calme… je me sens figé… il n'y a rien qui bouge en moi… je suis en état de choc. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Ce n'est pas juste. Je n'ai pas cheminé toute ma vie pour que cela s'arrête maintenant avec un maudit cancer. Je me sens démuni comme une victime impuissante qui subit son mal. Je prends conscience que je vis la situation comme à 5 ans lors de l'ablation de mes amygdales : comme une victime qu'on n'a même pas consultée pire qu'on n'a même pas avisée ni préparée avant d'arriver chez le médecin. Oui, c'est cela : je vis la situation présente comme l'enfant de 5 ans d'alors. Je retrouve peu à peu l'adulte en moi. L'adulte a peur de souffrir, d'être mutilé, de perdre sa vie. Je prends conscience que je suis en train de vivre un deuil, le deuil de ma vie que je n'ai pas encore perdue, que je ne perdrai probablement pas, le taux de réussite étant de 95-98%. Je suis mon propre bourreau par les scénarios que j'imagine. Je me fais souffrir et mourir à répétition. Alors, pourquoi avoir peur de perdre quelque chose que je ne perdrai probablement pas tout de suite?

De quoi est fait ce mal qui m'étrangle, me brûle la gorge?

C'est comme si le mal se frayait un chemin jusqu'à mon corps pour enfin s'exprimer et en sortir. Je dois habiter ce mal, l'accueillir, l'apprivoiser lui donner un nom et le dire. J'y suis. Enfant, je n'avais pas droit de parole. Non seulement je n'avais pas droit de parler, de m'affirmer, je n'avais pas le droit de m'amuser, de rire, de chanter, je n'avais pas le droit de vivre, d'être moi. On voulait que je ne prenne pas de place, que je sois comme un meuble, une commodité sans grands besoins.

Pourtant, j'ai souvent écrit sur ce mal, mais j'aurais eu besoin de le dire, de le crier à tue-tête, ce que je n'ai jamais fait. Tout le non-dit, tout le mal de la relation enfant-parents non dit par peur de la réaction, par peur de déplaire, par peur de blesser. Je suis étranglé par l'accumulation de mots non dits qui m'aurait soulagé. C'est ce cri de mort, ce cri de vie qui est coincé dans ma gorge, qui s'est frayé un chemin jusque dans ma gorge. Mon mal s'intensifie rien qu'à y penser.

Je ressens le combat entre la Vie et la mort dans mon corps. La vie est là. Je m'identifie à elle plutôt qu'à la maladie. Je ne suis pas la maladie, je ne suis pas le cancer, je ne suis pas juste un cancéreux. Je suis un être humain avec une bosse de 1cm dans la gorge qu'on dit cancéreuse.

Et si ce n'était qu'une répétition pour l'inévitable que j'aurai un jour à affronter de toute façon comme tout le monde? La situation devient moins dramatique. Je commence à voir la situation comme une grâce, oui une grâce qui me permet de faire un bout de chemin intérieurement en plusieurs étapes plutôt qu'en une seule face à la mort.

Malgré tout ça, je prends conscience que c'est faux de prétendre que c'est la volonté de Dieu comme plusieurs se plaisent à dire. Autant Dieu n'est pas la cause des guerres, autant Dieu n'est pas la cause de la maladie et de la mort. Comme le péché originel fut un accident de parcours, il en est aussi de la maladie et de la mort et c'est pourquoi Dieu veut nous relever. C'est comme si je prenais conscience que la maladie et la mort sont réellement la conséquence du péché, péché dans le sens de ce qui fait obstacle à la libre circulation de l'Amour de Dieu en moi à cause du mal qu'on m'a fait en ne respectant pas l'Amour de Dieu en moi ou du mal que j'ai fait en n'étant pas la libre expression de l'Amour de Dieu.

Je me sens si seul, si petit, faible et vulnérable face à la maladie et éventuellement la mort. Mais où donc est Dieu dans tout cela? Je me sens coupé de ma source, de Dieu. Je ne peux me vivre ainsi. Je lâche prise sur ma petite personne, sur la maladie. La maladie relève de mon identité humaine, mais j'ai aussi des gènes divins, une hérédité divine. Seigneur, je ne suis plus capable d'affronter ce mal seul, je ne suis plus capable de vivre coupé de toi par ces inquiétudes, par ces peurs. Même une minute c'est trop. Ma vie sans toi est néant. Mieux vaut mourir plutôt que de vivre sans toi. Ce que je vis m'appelle à un abandon encore plus complet à la Vie de Dieu en moi source de toute guérison, mais aussi source de courage et de dignité face à la possible non-guérison.

M'apparaît alors l'image de Jésus en prière au jardin des Oliviers le jeudi saint. Je le vois seul effrayé se sentant abandonné de tous. Je m'émerveille devant sa grande capacité d'abandon. "Père, que ta volonté soit faite". Son attitude m'instruit. Je dois m'abandonner totalement à Lui, Être et corps non pas pour être guéri, mais tout simplement pour ne plus me sentir seul et pour avoir la force de vivre dans la dignité les étapes de la maladie, des traitements et de la guérison. À partir de ce jour, je ne me suis plus senti inquiet, seul ou abandonné. Je me sens habité d'un grand calme, d'une sérénité.

Les premières semaines de la radiothérapie se déroulent super bien, mais les dernières sont pénibles à vivre: brûlures, difficulté à avaler, difficulté à manger, à parler, sécrétion abondante, toux. Bizarrement plus que mon corps s'affaiblit sous les effets du traitement, plus je sens ma Vie intérieure prendre de l'ampleur. C'est comme si la vie au plus profond de moi veut participer à ma guérison et cherche à occuper tout mon espace intérieur. C'est comme si mon corps n'est pas assez grand pour tout contenir.

De retour à la maison après mes traitements, je me sens bien petit et vulnérable. Je découvre aussi à quel point je suis choyé. Je suis renversé de l'accueil et du support des gens du village que j'habite seulement depuis 4 ans. Graduellement, je prends du mieux. Je connais une période de repos intérieur, je dirais même de satisfaction. Oui, je commence à être satisfait de mon cheminement, du travail accompli, de ma façon de vivre la maladie. Mais cette sensation de satisfaction ne dure pas, Dieu merci, car il ne se passe pas grand-chose. Je me sens arrêté. Je suis même rendu à me demander ce qu'il peut me rester à vivre. Cela frôle l'autosuffisance.

Je prends conscience que même si Dieu à la première place dans ma vie, il ne l'a pas nécessairement dans mon quotidien. Mon quotidien est souvent meublé de frivolités. Mon piège est d'attendre d'en finir avec les choses à faire pour passer à l'essentiel, les choses à vivre, sans jamais y arriver.

Je sens aussi depuis quelques jours que le lieu de la mission (ce pour quoi je fus créé) s'est également éveillé. Je réalise qu'il me reste encore beaucoup à faire, mais surtout beaucoup à dire, à écrire. Je ne sens pas que j'ai tout accompli ce pour quoi j'ai été créé, loin de là. Mon aspiration à partager mon goût et mon expérience de Dieu prend de l'ampleur.

Je décide d'accorder plus de temps à mon blogue, de le remodeler en profondeur. Je décide de
prendre une part plus active dans la paroisse surtout en m'affirmant de plus en plus dans ma vérité, dans ce que je porte. Je consacre plus de temps à la lecture, à l'écriture. En fin de compte, je n'ai fait que me rendre plus disponible à l'Esprit, Être et corps et lui a fait le reste en s'occupant du quand et du comment et, croyez-moi, il ne chôme pas et moi non plus d'ailleurs.

Je suis de plus en plus étonné de la vitesse à laquelle il répond à mes prières et me comble de ses bienfaits surtout depuis que je lui ai abandonné ma volonté.

La maladie aurait pu me changer pour le pire et pourtant en m'abandonnant à Dieu je crois qu'elle m'a changé pour le mieux. Depuis ma maladie, c'est comme s'il y avait un avant et un après. Avant, Dieu avait une place dans mon quotidien, maintenant il est mon quotidien. Maintenant, j'ai peur de ne pas vivre assez vieux pour tout vivre ce que j'ai à vivre. J'ai une urgence à vivre. Je me sens de plus en plus responsable de mon temps soit de privilégier l'essentiel. Je me sens de plus en plus vivant.

C'est comme si finalement mon humanité et ma spiritualité ne sont plus une dualité, ne sont plus en rapport de force, mais forment maintenant un couple harmonieux et uni. Un et l'autre marche main dans la main vers une destination commune soit vers une plus grande humanisation pour une plus grande sanctification de toute la personne en présence de Dieu ici et maintenant et pour l'éternité.

C'est ce que je nous souhaite.

  Robert

16 avril 2017

Cheminement spirituel

En conscientisant nos sensations fines positives, plusieurs rencontrent une sensation qui semble provenir de la fine pointe de l'Être où l'homme semble être touché par Dieu : la sensation de Dieu en soi. En la conscientisant, en la laissant se dire, se déployer, en s'en laissant imprégner, elle nous tracte vers plus que soi.

En prenant appui sur la sensation de Dieu en soi, nous découvrirons que notre cheminement humain, notre guérison se feront de plus en plus en douceur. Dieu devient le maître d'œuvre et non seulement nous révélera à nous-mêmes, mais il guérira notre humanité blessée et blessante et son Esprit nous guidera vers notre agir essentiel.

Peu à peu, notre besoin d'une personne-ressource s'amenuisera et Dieu en soi (Jésus pour les chrétiens), deviendra notre guide, notre accompagnateur. La prière remplacera graduellement la relation d'aide. Si nous ressentons toujours le besoin d'être accompagné par un autre être humain, assurons-nous qu'il est en chemin et que sa destination est la même que la nôtre.

Ma plus grande découverte lorsque je me suis laissé tracté par cette sensation fut de découvrir un nouveau monde merveilleux où tout est Amour, vérité et unité. À ma grande surprise, la Bible (surtout la Genèse et le Nouveau-Testament) cessa d'être juste un recueil d'événements passés et devint ma propre histoire. J'ai pris conscience que mon identité profonde est enfant de Dieu (devenu, par la suite, pécheur par la faute originelle) créé à l'image et à la ressemblance du Père.

Comme pour notre histoire humaine, nous devons refaire le chemin à rebours à partir du pécheur que je suis aujourd'hui, que j'ai été, que je suis devenu et découvrir que je suis avant tout enfant de Dieu promis à un avenir exceptionnel ici et maintenant pour l'éternité.

L'être humain laissé à lui-même ne pouvait se libérer du péché, de la maladie et de la mort et pour refaire le chemin à rebours il avait besoin d'un Sauveur, Jésus-Christ pour nous sauver de nous-mêmes, mais aussi pour nous montrer le chemin : mourir à soi-même, au vieil homme pour renaître en Christ, au nouvel Adam, au nouvel homme

J'ai eu besoin de ressentir que la création de l'être humain avait été un geste d'Amour gratuit de Dieu. J'ai compris que le conflit entre créationnistes et évolutionnistes ne devrait pas exister, car Dieu a créé mon Être à son image et à sa ressemblance. Que mon corps de chair fut le produit du péché originel. Que la chute de l'homme fut la chute de l'Être dans la matière, dans un corps de chair qui s'est développé au travers des âges d’où la théorie de l'évolution.

Dès le début de mon cheminement, j'étais habité par une parole du Christ: "En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera lui aussi les œuvres que je fais ; il en fera même de plus grandes, parce que je vais au Père"(Jn 14, 12). Ce n'est pas peu. C'est comme si Jésus par cette seule phrase révélait au genre humain toute sa potentialité et à chaque être humain tout ce dont il est capable. Et pourtant, après deux mille ans, nous avons si peu avancé dans ce sens, le cheminement spirituel étant choisi par si peu. L'excuse préférée est : "Je ne suis pas Jésus-Christ. " Ah non et si je te disais que Christ veut faire sa demeure en toi et veut agir en toi à l'exemple de Saint-Paul : "Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi" (Ga 2,20); alors, quelle serait ton excuse?

Noël c'est Jésus qui demande à naître, à s'incarner, à grandir, à vivre en chaque être humain. Il veut prendre toute la place en nous si nous l'invitons et si nous y consentons. Il veut nous instruire, nous guérir, nous sauver de nous-mêmes afin que nous puissions réintégrer notre état originel d'enfant de Dieu affranchi du péché, de la maladie et de la mort.

Comment? Comme Jésus est mort pour nous, nous devons mourir à nous-mêmes pour lui, mourir à notre petit moi, à notre ego, à notre psyché, pour renaître (ressusciter) à notre identité profonde d'enfant de Dieu à son image et à sa ressemblance en lui remettant notre liberté, notre volonté et notre intelligence afin qu'elles soient à son service. D'ailleurs, la vraie liberté n'est-elle pas de dépendre de Dieu seul en toutes choses : cœur, Être et corps?

Pour y arriver, nous devrons vivre une Pentecôte comme les apôtres. Après avoir fait don de notre liberté, de notre volonté et de notre intelligence, les pensées et la volonté de l'Esprit Saint prendront la relève. À ce moment, nous serons transformés par l'Esprit Saint. Ses pensées, sa volonté deviendront les nôtres. Il faut être attentif, car l'Esprit ne crie pas, ne s'impose pas, il chuchote.

C'est ce que je nous souhaite.

Robert

15 avril 2017

La souffrance

Je suis toujours un peu étonné lorsqu'on blâme Dieu pour ce qui nous arrive ou lorsqu'on ne comprend pas qu'Il n'intervienne pas plus souvent pour remédier à la souffrance physique ou psychique. La plus grande ruse du Malin est justement de faire croire que Dieu est responsable du mal, de la souffrance dans le monde ou dans nos vies alors qu'il en est rien. Souvent, le mal, la souffrance sont la conséquence de mauvais choix faits inconsciemment dans l'utilisation de notre libre arbitre et le malin est celui qui veut, par tous les moyens, nous maintenir dans cette inconscience.


La souffrance est la conséquence du péché et non de la volonté divine.

On semble oublier un événement très important de notre histoire humaine et spirituelle : le péché originel (voir le texte "Réflexion sur la création de l'être humain et sur le péché originel").

Dieu a créé l'être humain pour vivre une relation d'Amour avec sa créature basée sur la confiance mutuelle, le créant même libre de le tromper. L'humain, à un moment de son histoire, décide librement de rompre cette relation d'Amour avec son Dieu et se laisse attirer par une idole: la connaissance de toutes choses, la connaissance du bien et du mal.

Ayant rompu son climat d'unité intérieure, le "un" n'existe plus. Il y a le deux maintenant c'est-à-dire avant il n'y avait que l'Amour alors que maintenant il y a le bien et le mal. L'être humain n'est plus le même. Il est embarrassé, il se coupe de Dieu. Dieu le cherche, mais il se cache.

La relation à Dieu a été faussée par l'humain. Ils ne peuvent plus cohabiter en toute transparence, en toute liberté et en toute proximité.

L'être humain va son chemin. Il quitte l'Éden, la maison de son Père, son créateur pour une vie sans Dieu.

Dieu continue à aimer l'être humain et tente par tous les moyens de le séduire à nouveau, mais sans grand résultat. Cette histoire nous est racontée dans l'Ancien-Testament.

Dans un élan suprême d'Amour gratuit, Il envoie son Fils unique pour nous ramener à Lui, mais nous le rejetons et le crucifions.

Et, nous nous demandons pourquoi Il n'intervient pas plus souvent pour nous soulager de la souffrance, du mal, des injustices alors qu'Il n'a fait que cela, allant jusqu'à nous envoyer son Fils unique pour nous montrer le chemin.

Avec la venue de Jésus, cadeau ultime du Père, c'est à nous maintenant de nous prendre en mains et d'amorcer le retour vers le Père comme l'enfant prodigue (voir le texte " Réflexion sur la parabole du retour de l'enfant prodigue "), afin de retrouver notre unité première et notre relation privilégiée à Dieu.

Alors, si nous voulons mettre un terme à la souffrance, au mal dans un monde que nous avons librement choisi, nous devons cesser d'accuser Dieu et nous devons assumer notre décision et nous mettre en marche vers le Père en reconnaissant Jésus comme Celui qui sauve.

La souffrance et le mal continueront à exister, mais nous ne serons plus seuls à l'affronter.

C'est ce que je nous souhaite.

Robert


P.-S. Je joins un texte ci-dessous qui mérite réflexion. Bonne lecture.

La fille d'un prédicateur réputé a été interviewée dans un talk-show télévisé et l'animatrice lui a demandé au sujet des événements du 11 septembre 2001 :

Comment Dieu a pu laisser une telle horreur se produire?

Cette jeune fille a donné une réponse aussi profonde que perspicace.
"Je crois que Dieu a été profondément attristé par tout ça, au moins autant que nous, mais depuis des années nous lui demandons de sortir de nos écoles, de sortir de nos gouvernements et de sortir de nos vies.

En tant que "gentleman", il s'est calmement retiré. Comment pouvons-nous espérer que Dieu nous donnera sa bénédiction et sa protection si nous insistons pour qu'il nous laisse seuls? ".

Concernant les récents événements, attaques terroristes, tueries dans les écoles, guerres, etc., je crois que tout a commencé avec Madeleine Murray O'Hare qui s'est plainte de ne plus vouloir de prière dans les écoles. Nous avons dit OUI.

Puis un autre a dit que nous ne devrions pas lire la Bible à l'école, la même Bible qui enseigne "tu ne tueras point, tu ne voleras point, et aime-toi toi-même " et nous avons dit OUI.

Ensuite, le Dr. Benjamin Spock a dit que nous ne devrions pas taper nos enfants
quand ils agissent mal, car leur petite personnalité serait faussée et nous pourrions altérer leur estime personnelle.

Le fils du même docteur s'est malheureusement suicidé. Ils disent qu'un expert devrait savoir de quoi il parle, peu importe ce qu'il nous dit, et nous avons dit OUI.

Maintenant, nous nous demandons pourquoi nos enfants n'ont pas de conscience, pourquoi ils ne font pas la différence entre le bien et le mal, et pourquoi ils peuvent sans émotion tuer un étranger, un parent ou eux-mêmes.

Probablement qu'à force de profondes réflexions, nous en viendrons à la conclusion que ça a à voir avec le principe de "récolter ce qu'on a semé ".

C'est drôle de voir à quel point il est simple pour les gens de jeter Dieu et se demander ensuite pourquoi leur monde devient un enfer, à quel point nous croyons tout ce que les journaux disent et remettons en question tout ce que la Bible dit.

C'est drôle de voir que nous nous préoccupons plus de ce que les gens pensent de nous que de ce que Dieu pense de nous.


(Texte: Auteur inconnu)

14 avril 2017

L'Homme en moi


Il m'est nécessaire de prendre conscience de mon identité profonde en tant qu’Homme, non pas de l’homme que je suis devenu, non pas de l’homme qui a été façonné par son environnement, mais de l’Homme que je suis au tréfonds de moi.

Cet Homme est avant tout Homme de Dieu à partir duquel s’articulent toutes les autres facettes de l’Homme en moi.

Que veux dire pour moi être Homme de Dieu?

Être Homme de Dieu pour moi c’est cet Homme en moi qui, depuis sa création originelle, a le regard tourné vers le Père, dont le centre, le cœur de sa vie est le Père, dont le sens de sa vie est le Père. C’est de me reconnaître comme créature du Père dans toute sa beauté originale et originelle, mais de reconnaître aussi sa faute originelle, celle de la créature qui renie son créateur par arrogance, par autosuffisance préférant faire route seul sur le chemin de la connaissance plutôt que sur le chemin de l’humilité, de la confiance et de l’abandon à son Créateur.

Cette prise de conscience m’a permis de prendre racine en l’Homme de Dieu plutôt qu’en l’homme coupé de Dieu. Oui, il y a le pécheur que je suis devenu, mais qui n'est pas ce que je suis profondément. Pécheur, je le suis devenu, mais, Homme de Dieu, je le suis. Mon parcours spirituel, mon histoire spirituelle depuis ma création a aujourd’hui plus d’importance, plus de poids en moi que mon histoire humaine.

Avant, j’étais écartelé, à cheval sur plusieurs réalités en moi : l’homme, l’adolescent, l’enfant, le père, l’époux, l’ami, le frère, Jésus, etc. n’en priorisant aucune ou priorisant les mauvaises. Aujourd’hui, je ressens encore toutes ces réalités en moi, mais elles ne s’affrontent plus, elles se complètent parce qu’elles s’articulent à partir de la réalité la plus importante en moi : mon lien à Dieu. C’est comme si tout le reste était secondaire. Dans ma relation à Dieu, je peux être fils et père, mari, époux, etc. Quand je vis ma relation à Dieu, j’ai tout, j’ai l’essentiel : vérité et liberté en l’Amour. Quand je ne vis pas cette réalité, je n’ai rien. Je vis ma blessure et ses mécanismes.

Aujourd’hui, ma sensibilité et mon cœur sont irradiés par cette réalité de l’Homme en moi. Mon avancé s’est fait sur tous les fronts. En laissant grandir l’Homme en moi, l’enfant a guéri, l’adolescent a vieilli. Avant, j’essayais de m’occuper de l’enfant et de l’adolescent sans être Homme.

J’aspire à quoi aujourd’hui?
J’aspire à la transcendance, j’aspire à laisser toute ma personne, sensibilité, mental et corps, à être transcendée par la réalité de Dieu en moi, et de moi en Dieu, à ce que mon corps puisse baigner dans cette clarté, dans cette lumière, émanant de l’Être, à ce que la mort devienne pour moi un jour le seul et unique moyen de poursuivre mon cheminement vers Dieu l’étape de l’incarnation ayant atteint son but soit la réalisation de Dieu en l’Homme, de l’Homme en Dieu et que la mort ne soit que le moyen de vivre encore plus cette réalité.

Qu’il a été long le chemin parcouru par ce poupon étouffé qui ne voulait pas naître, par cet enfant triste et solitaire qui voulait mourir, par cet adolescent fuyant sa Vie dans l’alcool, la drogue, le sexe, par cet homme qui luttait avec ses démons, avec sa colère, son agressivité, ses frustrations, ses dépendances, ses fantasmes, par cet Homme pour qui aujourd’hui vivre est
d’être à la ressemblance du Père et pour qui la mort n’est que le rappel à Dieu de ce qui a été créé à son image, pour qui mourir est de poursuivre l’histoire d’Amour entre son Créateur et lui.

Tout ce parcours n’aurait été possible sans la vie, la mort et la résurrection de Jésus, le Christ, qui fut le premier à donner toute la place dans sa vie au Père, à donner toute la place dans sa vie à sa mission, à donner toute la place dans sa vie au service, son regard étant toujours fixé sur le Père, sur le but à atteindre et non sur le péché des hommes.

Depuis que j’ai commencé ce texte, je suis habité par le dessin de l’Homme de Leonardo da Vinci, les jambes écartées, les bras en croix, dans un cercle.

Ecce homo!

Robert

13 avril 2017

Être et Père


Je m’appuie sur le lieu en moi qui se nomme lien à Dieu, lien filial au Père.
C’est un lieu précis en moi, une antichambre communicante me permettant de passer du «Je suis» au «Il est», le lieu de la relation, je ne disparais pas, il y a moi et Lui.

Ce lien est en moi, mais le lien me porte. C’est le lieu de la naissance de l’Amour, de Lui pour moi, du Père pour le Fils. C’est dans la mesure que j’accueille cet Amour gratuit que je peux aimer à mon tour. Aimer d’un autre lieu, ce n’est pas aimer. Être aimé d’un autre lieu, ce n’est pas être aimé.

Il y a l’homme que je suis devenu par mon vécu, qu’on a façonné.
En ce lieu, il y a l’Homme que je suis.

C’est le lieu de l’Esprit en moi, du murmure de Dieu, de la volonté de Dieu, du sens, de la direction qu’Il veut donner à ma Vie.

C’est le lieu de l’Esprit, du chuchotement de Dieu à mon égard, de ce qui est bon pour moi, des balises à mon bonheur.

Robert

12 avril 2017

La suavité de Dieu

Je sens que la suavité de Dieu aspire à vivre en moi.

Qu'est-ce-que la suavité de Dieu en moi?

C'est toute la douceur, la tendresse, la délicatesse de Dieu qui veulent se répandre en toute ma personne, pour moi en premier, pour me nourrir, pour m'harmoniser, pour m'unifier afin que la suavité devienne une façon de me vivre, de me voir comme Dieu me voit, mais aussi de m'aimer de la même façon que Dieu m'aime. La suavité est un climat intérieur qui fait partie des mœurs divines, du climat relationnel entre Dieu et moi et qui aspire à vivre dans ma relation à moi-même et aux autres. C'est une sensation de douceur qui veut s'étendre dans tout mon corps et dans ma relation aux autres.

Devenir amour, devenir douceur… c'est ce que je nous souhaite.

Robert

11 avril 2017

Le Ressuscité et moi

Avant même de faire la rencontre du Ressuscité en 2002, Jésus m'avait délivré de certains de mes tombeaux en1975 à l'époque où j'ai connu à l'âge de 25 ans un éveil spirituel. Il m'a délivré alors de toutes mes dépendances aux substances: alcool, drogue et médicaments et finalement de la cigarette en 2001 sans que cela ne me demande aucun effort sinon que de vouloir en être débarrassé, de lui demander et de le laisser agir par la suite, sans résister.

La vie continua son cours : métro, boulot, dodo, mais sans grande satisfaction. C'est comme si la vie en moi était étouffée par de nombreux intrus. Tous les autres avaient plus de place en moi, plus d'importance que moi-même et que Dieu bien entendu. Je ne parvenais pas à laisser ma vie et celle du Ressuscité circuler consciemment et librement en moi jusqu'en 2002, époque où j'ai tout laissé de ma vieille vie en arrière de moi pour me réfugier dans une pourvoirie où j'ai rencontré, une certaine nuit, le Ressuscité à l'intime de moi comme une présence aimante, apaisante et sécurisante me chuchotant: "Tu n'es plus seul."

De puis ce moment, il ne cesse de m'interpeller, de me tracter vers plus. Il y a ma part et sa part, ma part n'étant que d'identifier ce qui lui fait obstacle en moi et de lui demander sincèrement d'en être délivré. J'ai identifié les tombeaux qui me maintenaient dans une léthargie, dans une inconscience et Christ les a ouverts un à un. Il m'a délivré et il me guérit de toutes mes dépendances, de toutes mes peurs, de toutes mes insécurités, de tous mes attachements, de toutes mes blessures humaines. Il me purifie, me sanctifie, m'épure sans cesse, mais pas contre mon gré. Je dois lui dire un oui libre et conscient et il fait le reste.

Oui, je crois devenir de plus en plus un témoin du Ressuscité en laissant vivre Christ en moi, pour moi et pour les autres et en partageant mon histoire avec Dieu, ma rencontre avec Jésus et mes expériences de Jésus.

J'ai le goût de le faire connaître à tous, mais surtout de les amener à vivre l'expérience de Jésus à l'intime d'eux. Pourtant, je ressens une désolation, une tristesse parce que très peu semblent intéressés de vivre l'expérience préférant s'enliser davantage de jour en jour dans l'inconscience, dans la non-vie plutôt que de laisser Christ ressusciter en eux et eux avec lui.

Pour moi, Christ est la solution à tous les maux, accessible à tous, gratuit pour tous et pourtant, il est rejeté par la grande majorité. Je souffre de voir celui que j'aime le plus être rejeté, méprisé, trahi, ridiculisé, crucifié à nouveau.

Oui, Christ est ressuscité, Christ est vivant. Je l'ai rencontré et il veut ressusciter en chacun de nous et nous avec lui. Il veut nous délivrer du joug de notre vécu humain afin que l'on puisse goûter à la liberté des enfants de Dieu ici et maintenant. Il veut nous guérir de tout.

Depuis que l'ai rencontré, il ne cesse de m'interpeller, de me tracter. Tous les jours, je sens qu'il m'appelle à plus, à plus de vie, à plus d'amour. Il m'a délivré du vieil homme et m'a ressuscité à l'homme nouveau qui est à l'image et à la ressemblance de Dieu, en voie de réalisation. Il me recrée sans cesse. Chaque jour est un pas de plus vers ma pleine réalisation.

Non, je n'attends plus de miracles dans ma vie: la femme ou l’emploi parfait, la pilule miracle, car le miracle s'est produit il y a 2,000 ans pour moi et pour nous tous. À nous de l'accueillir et d'y croire comme les apôtres, comme Thomas.

Oui, la vie du ressuscité bouillonne en moi et veut crier haut et fort: "Jésus est ressuscité, Jésus est vivant." Plus je me rapproche de Jésus, plus son mystère est grand. Cette présence en moi veut prendre toute la place, déloger tous les intrus, me transcender des pieds à la tête afin qu'il ne reste que lui et moi, moi et lui. Je n'ai qu'à le reconnaître, à l'inviter comme les disciples d'Emmaüs: "Reste encore un peu, car il se fait tard."

Je ne vivrai jamais assez vieux pour retrouver toute ma beauté originelle du matin de ma création, mais j'y aspire de tout mon être et j'ai toute l'éternité.
Oui, je sens que le Ressuscité se dresse en moi.
Oui, je m'accorde de plus en plus de temps pour me laisser vivre cette proximité avec lui dans mon quotidien, me laissant habiter de son Esprit, me laissant instruire, me laissant guidé, me laissant aimé. Il est l'alpha et l'oméga de ma vie, il est le sens de ma vie. Sa présence en moi me confirme que je ne mourrai jamais: mon corps oui, mais pas moi. D'ailleurs, je sens de plus en plus mon corps comme un obstacle entre moi et lui. Je sens que mon corps a à devenir de plus en plus souple et docile à l'Esprit, se laissant lui aussi transformé dans l'Amour et par l'Amour. Mon corps aspire aussi à être transcendé, à être relevé.

J'ai l'impression que le but de la création, le but de l'humanité est l'incarnation du Christ ressuscité en chacun.

C'est ce que je nous souhaite à tous,

Robert

10 avril 2017

Être et corps

Il est impossible de cheminer sans la participation du corps. Fur et à mesure que nous nous transformons intérieurement, le corps se transforme lui aussi. Cependant, étant de nature plus solide, la transformation se fait beaucoup plus lentement. D'un corps tordu par la souffrance et par les blessures affectives, il deviendra peu à peu lui aussi à l'image et à la ressemblance du Père. Cela ne se fait pas sans malaise pour des périodes plus ou moins longues selon le vécu de chacun parce que l'intelligence qui s'est érigée en roi et maître (pour ne pas dire en dictateur) ne voit pas d'un bon œil le fait d'être transformé en serviteur de l'Esprit en soi. Notre tête résiste de toutes ses forces à notre transformation intérieure. Pour mieux vivre cette transformation, il faut apprendre à se centrer de plus en plus au tréfonds de soi tout en habitant sa respiration et en la canalisant vers la zone endolorie. Il ne faut surtout pas perdre de vue le but à atteindre soit de se rapprocher de plus en plus de Dieu en soi en lui accordant de plus en plus d'espace. Un jour arrivera quand la vie de l'Être se répandra en tout notre corps. Notre corps deviendra de plus en plus souple et même notre teint pourrait devenir radieux. (Une photo en noir et blanc de Charles de Foucauld laisse entrevoir une lueur émanant de son visage et certains ont rapporté le même phénomène au contact de certains saints.)

Le corps de certains saints a connu des expériences assez extraordinaires: odeur de sainteté et/ou lueur se dégageant du corps, lévitation, don d'ubiquité, non-putréfaction du corps après le décès. C'est comme si le corps en se transformant était de moins en moins assujetti aux lois de la physique et relevait de plus en plus des lois spirituelles.

L'Être, de "contenu" deviendrait le "contenant" et le corps, de "contenant" deviendrait le "contenu".
Jusqu'où peut aller cette transformation?


Se pourrait-il qu'en accueillant Jésus-Christ sans aucune résistance au point où il pourrait transcender toute notre personne, nous soyons libérés du péché, de la maladie et de la mort?

Se pourrait-il que, dans mon retour vers le Père, mon corps ne soit pas appelé à mourir, mais soit plutôt appelé à devenir lumière lui aussi?

Se pourrait-il qu'au lieu de mourir, il soit appelé à ressusciter dans sa chair dès cette vie-ci, ici et maintenant, et retrouver ainsi sa condition d'avant le péché originel?

Se pourrait-il que l'on soit appelé Être et corps à vivre une ascension, que la mort devienne une décision consciente de quitter le plan terrestre après ce pour quoi on a été créé est accompli?

Si la réponse est oui à toutes ces questions, alors, pourquoi cela ne s'est-il pas encore produit sauf pour quelques exceptions notamment Élie, Marie et Jésus?


Cela exige un degré de sanctification et de purification que seuls certains saints peuvent atteindre;

cela exige un abandon total en toute humilité et en toute confiance, Être et corps, à la volonté Dieu;

cela demande un changement radical d'attitude face au corps et à sa mortalité;

cela exige une conversion radicale du corps.

C'est cet être humain redevenu enfant de Dieu dans toute sa personne, Être et corps, qui serait peut-être appelé un jour à connaître un passage lumineux vers l'éternité plutôt qu'une mort matérielle.

Néanmoins, tous ces phénomènes ne seraient que des conséquences secondaires du cheminement et ne doivent jamais au grand jamais devenir le but du cheminement. En accordant trop d'importance à ces phénomènes, le plus grand piège du chemin spirituel nous guette et risque de nous perdre : l'orgueil spirituel. Alors, en tout temps, maintenons une attitude d'humilité à l'exemple du serviteur inutile en accueillant ce qui est donné sans se l'approprier. L'important c'est d'être en chemin.

Je continue à croire que l'être humain est appelé par Dieu à vivre de belles et grandes choses si seulement il avait la foi pouvant transporter les montagnes et s'il pouvait, en accueillant le Christ et avec son aide, faire le passage de son état de pécheur à celui d'enfant de Dieu.

Voici ce à quoi l'Amour de Dieu nous convie soit à une sainteté ordinaire, une sainteté incarnée en notre humanité. Y croirons-nous? Qu'attendons-nous pour accueillir Jésus-Christ et nous mettre en marche à sa suite?

C'est ce que je nous souhaite à tous.


Robert


P.-S. Je suis conscient que ce texte puisse faire naître quantité de questions, de sensations agréables ou désagréables. N'hésitez surtout pas à m'en faire part et je vous répondrai personnellement.

9 avril 2017

Le retour de l'enfant prodigue


Où en sommes-nous dans notre relation à Dieu et comment faire pour rétablir la relation? Je vous propose un voyage à l'intérieur de vous-même en ayant comme guide la parabole de l'enfant prodigue (Évangile selon Saint-Luc, 15) qui est l'histoire et la destinée de l'humanité dans son ensemble, mais aussi de chaque être humain individuellement. Prière de lire attentivement en prenant des pauses, si nécessaire. Ne pas forcer. Laissez monter les réponses en vous; ensuite, notez-les. Alors, allons-y:

1- "Jésus leur dit encore : " Un homme avait deux fils, dont le plus jeune dit à son père : "Mon père, donne-moi la part du bien qui me doit échoir." Ainsi, le père leur partagea son bien. Et peu de temps après, ce plus jeune fils ayant tout amassé, s'en alla dehors dans un pays éloigné, et il y dissipa son bien en vivant dans la débauche."


{Note d'observation : il est à noter que la coupure vient du fils, c'est une décision volontaire de sa part. Il ne part pas les mains vides. Il quitte avec sa part d'héritage (baptême) dans un pays lointain qui n'a rien à voir avec son pays d'origine. N'y a-t-il pas similitude avec l'épisode du péché originel de la Genèse?}


Quelle(s) sensation(s) m'habite(nt) face à ce passage? Que penser de l'attitude du père face au départ du fils? Depuis mon baptême, ai-je déjà pris congé de Dieu et, si oui, quand, pourquoi et pendant combien de temps? Quelle fut ma débauche: drogue, alcool, sexualité, pouvoir, prestige, argent, orgueil, etc. ?




2- "Après qu'il eut tout dépensé, il survint une grande famine en ce pays-là; et il commença à être dans l'indigence. Alors, il s'en alla, et se mit au service d'un des habitants de ce pays-là, qui l'envoya dans ses possessions pour paître les pourceaux. Et il eût bien voulu se rassasier des carouges que les pourceaux mangeaient; mais personne ne lui en donnait."


{Note d'observation : Il a tout dépensé, il ne lui reste rien, grâce sinon que le vague souvenir de son héritage. Il est dans l'indigence, se sent vide et perdu. Détresse intérieure, détresse extérieure. Rien ni personne ne peut le sortir de sa misère.}

Qu'est-ce qui m'habite face à ce passage? Cela me rappelle-t-il une certaine étape de ma vie? Si oui, laquelle? Quelle fut ma détresse: dépression, intoxication, dépendance affective, etc. ?



3- "Étant donc rentré en lui-même, il dit : Combien y a-t-il de gens aux gages de mon père, qui ont du pain en abondance; et moi je meurs de faim! Je me lèverai, et m'en irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, et je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes domestiques."


{Note d'observation : après un moment d'intériorité, il se souvient de son état antérieur et il aspire à le retrouver, mais comment? En se mettant en route, en cheminant. La seule attitude requise est l'humilité}

Quelle sensation est éveillée en moi à la lecture de ce passage?
Suis-je rentré en moi-même et ai-je pris conscience que seul Dieu peut combler mes aspirations les plus profondes?
Ai-je pris la décision de me convertir (me tourner vers) et de tourner le dos, de décrocher de lâcher prise sur les faux dieux ?
Ai-je l'attitude intérieure appropriée pour amorcer un retour?





4- "Il partit donc, et vint vers son père."


{Note d'observation : en plus de l'humilité, les autres dispositions intérieures nécessaires sont la détermination, la confiance et l'abandon.}


Ai-je déjà amorcé mon retour vers le Père? Si oui, depuis quand? Comment se déroule mon retour? Qu'ai-je dans mes valises? Sont-elles trop lourdes à porter? Ai-je lâché prise sur le vieux monde? Quelles sont mes attitudes intérieures durant ce voyage?



5- "Et comme il était encore loin, son père le vit, et fut touché de compassion; et courant à lui, il se jeta à son cou et le baisa. Et son fils lui dit : "Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, et je ne suis plus digne d'être appelé ton fils". Mais le père dit à ses serviteurs : "Apportez la plus belle robe et l'en revêtez ; et mettez-lui un anneau au doigt et des souliers aux pieds; et amenez un veau gras et le tuez ; mangeons et réjouissons-nous; parce que mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, mais il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir."

{Note d'observation : à noter que le Père va vers le fils avant qu'il soit rendu et que malgré qu'il ait dissipé sa part d'héritage, il reçoit encore plus. }


Qu'est-ce que je ressens à la lecture de ce passage? Dans mon cheminement spirituel, est-ce que je sens que j'ai réintégré ce lieu en moi d'intimité avec Dieu? Est-ce que je vis selon la règle (l'Amour) de la maison? Est-ce que je m'habitue peu à peu aux mœurs de Dieu? Est-ce que je suis tenté à l'occasion de revenir en arrière? Qu'est-ce qui m'y attire…
Quelles faiblesses… quelles blessures… quelles dépendances?




6- "Cependant son fils aîné, qui était à la campagne revint; et comme il approchait de la maison, il entendit les chants et les danses. Et il appela un des serviteurs, à qui il demanda ce que c'était. Et le serviteur lui dit : "Ton frère est de retour et ton père a tué un veau gras, parce qu'il l'a recouvré en bonne santé". Mais il se mit en colère, et ne voulut point entrer. Son père donc sortit, et le pria d'entrer. Mais il répondit à son père : "Voici, il y a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais contrevenu à ton commandement, et tu ne m'as jamais donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis. Mais quand ton fils que voici, qui a mangé tout son bien avec des femmes débauchées, est revenu, tu as fait tuer un veau gras pour lui". Et son père lui dit : "Mon fils, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi. Mais il fallait bien faire un festin et se réjouir, parce que ton frère que voilà, était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé."


(Note d'observation : réaction bien humaine du fils aîné. Heureusement que mon frère aîné n'a pas eu la même réaction)


Quelle est la sensation qui monte en moi à la lecture de ce passage?
Qu'est-ce que je ressens face au comportement du fils aîné?
Ai-je à l'occasion le comportement du fils aîné face à mes frères et sœurs?
Ai-je pris conscience que mon frère aîné à moi (Jésus) est venu me rejoindre quand j'étais avec les pourceaux pour m'inviter à revenir, pour me montrer le chemin, pour m'accompagner, au prix de sa propre vie?




On pourrait penser que l'enfant prodigue a atteint le but, mais ne doit-il pas lui aussi, à l'exemple de Jésus, inviter ses frères et sœurs égarés à revenir vers le Père en leur indiquant le chemin (Jésus-Christ), en les accompagnant au risque d'être critiqué, d'être jugé?

Ai-je pris conscience, en tant que baptisé, de la nécessité de partager mon expérience de Dieu avec d'autres, de la nécessité d'accueillir par une écoute attentive et respectueuse sans juger leur expérience de vie et de leur indiquer le chemin du retour?



C'est ce que je nous souhaite

Robert